Célébrons Halloween avec un des mystères de ma vie de lectrice : le maître de l'horreur lui-même.
Bonsoir, première lecture de la newsletter pour moi et j'ai passé un très bon moment à la lire 😊 merci !
Merci pour ce commentaire ! J'espère que d'autres articles amèneront d'autres bons moments ! 😊
Bonjour !
je suis aussi grande lecteur de steve depuis l'adolescence (au point de l’appeler par un diminutif, oui oui, lol). J'ai apprécié ton article qui synthétise bien des réflexions que j'ai eu à son sujet. NEANMOINS, sur le sujet du validisme, ce qui me questionne et dont tu n'as pas parlé, c'est : sa façon de traiter les personnages "fous". Je me creuse la tête pour trouver des personnages neuro-a qui fassent partie des "gentils", mais... j'ai l'impression que chez lui, la folie est toujours terrifiante. Qu'il s'agisse de l'infirmière dans misery, du daron dans shinning (là y'a aussi l'addiction qui joue, mais il part quand même un peu en crise psychotique, le gars), de La Poubelle dans "le fléau"... ce personnage en particulier, j'ai beaucoup d'affection pour lui... mais voilà , il est pyromane, il entends des voix, et c'est randall flagg qui va l'appeler! Mère Abigael n'est pas intéressé par son sort, pourquoi? Il n'est pas méchant, il est perturbé et traumatisé par son enfance...
voilà donc je me demandais ce que tu en penses, et si tu as des exemples de personnages neuro-a qui ne soient pas diabolisés dans ses histoires.
Oui je suis d'accord, la folie c'est un peu différent chez SK (moi c'est ce petit surnom que je lui donne 😂)... Je pense que ça a à voir avec les tropes habituelles de l'horreur, la folie fait partie des outils de l'horreur donc j'imagine que c'est plus dur de s'en détacher.
Côté neuroA, y a quand même Holly Gibner qui est devenue un de ses rares personnages vraiment récurrents et qui est clairement neuroA. Bon, c'est pas un perso parfait mais elle est clairement du côté du bien et hyper courageuse.
Après la folie en soit, j'ai pas d'exemple. Je suis d'accord avec la Poubelle, pour moi il aurait pu être du côté du bien, mais je vois ça un peu comme un défaut chez Abigail. Elle ne cherche pas à atteindre les personnes qui pourraient être sauvées mais sont pas parfaites... Elle va uniquement vers les personnes qu'elle voit comme des vraies représentantes du bien, malgré leurs défauts. De la même façon, elle essaie pas de récupérer Nadine, alors que c'est aussi un personnage gris qui pourrait être sauvé. Ou même Harold. En fait du côté de Flagg y a pas mal de persos qui auraient pu être sauvés mais ne le sont pas. Ils font des choix mais ce ne sont pas des choix éclairés, on le voit bien avec Harold qui à la fin regrette. (et je déteste Harold pour plein de raisons, mais en même temps c'est un ado paumé et il aurait suffit de pas grand chose pour le faire bifurquer je pense...)
Je sais pas si SK a écrit les choses consciemment comme ça, si y a une critique du "camp du bien" en sous-texte ou si c'est juste une lecture qu'on peut avoir mais j'ai toujours vu ça un peu comme ça. (ce qui pour moi est appuyé par le côté hyper religieux d'Abigail et le fait qu'elle devienne une sorte de gourou et donc utilise son pouvoir d'une façon qui n'est pas positive en fait)
Ah bah je suis passé à côté des romans avec cette Holly Gibner! Il faudra que je lise ça (ce qui est chouette avec les auteurs très productifs c'est qu'on a toujours du nouveau à se mettre sous la dent =P un peu comme avec pratchett <3). Actuellement je lis "sleeping beauties" parce que j'étais très curieuse de voir comme King menait une histoire centrée sur une problématique de genre (qu'a-t-il compris du féminisme? va-t-il dire des dingueries? j'en suis au tiers du livre et pour le moment ça va... à suivre).
C'est vrai que la folie est un trope classique de l'horreur. C'est justement ça que je trouve problématique en fait! Oui, un proche qui perds les pédales ça fait peur, c'est vrai... mais c'est rarement parce que la personne prends un couteau et tue tout le monde. On voit souvent cette représentation abusé de la skyzophrénie notamment, comme si c'était "avoir un double diabolique fou furieux qui prends possession de notre corps", alors que... non, ça n'a rien à voir. Ca participe à une idéologie nauséabonde ou il y a "les sains d'esprits (gentils)" et "les fous (méchants)", et ou la folie est vu comme un trait moral plutôt que comme une spécificité de la personne...
Sur mère Abigael: oui c'est vrai qu'elle a une vilaine tendance manichéenne... comme tout "le fléau", en fait, haha! Pourtant c'est un ouvrage que j'adore (lu et relu, vu et revu la minisérie des années 90), mais ma partie préférée c'est vraiment le début, quand tous les personnages gèrent l'après-catastrophe à leur manière. Les moments "on recrée la civilisation" et "on lutte contre flagg" me paraissent beaucoup moins intéressants et le scénar devient plutôt prévisible, c'est dommage.
J'aime bien ton idée de penser à une critique du "camp du bien". C'est clair qu'Abigael fait bien conservatrice. J'avais oublié Nadine mais oui, le fait qu'elle soit rejetée est particulièrement cruel, sachant qu'elle n'a même pas CHOISIE de rejoindre Flagg, elle y est forcée (et il la viole. Et elle se suicide. ambiance...)
Sinon, après réflexion, j'ai pensé à Carrie. Cette histoire est très bien menée. Carrie vrille sévère, mais ce n'est clairement pas sa faute: traumate par sa daronne et les élèves de l'école. Ca se finit en scène horrible, mais si on y était, aurait-on envie de tirer une balle à carrie pour en finir? non, on a plutôt de l'empathie pour elle... ici l'horreur vient du rejet des autres, du bizutage, etc, pas d'un personnage qui serait trop fou/méchant pour la gentille société. C'est clairement ce que je préfère comme style de scénario d'horreur, parce qu'alors le fond de l'histoire fait du sens (pour moi), plutôt que de brandir un genre de supervilain comme épouvantail (qu'on pourra tuer pour avoir un happy end et un retour à la normal).
Oui je suis d'accord pour Carrie. On reste de son côté jusqu'au bout malgré l'horreur de ce qui se passe, on veut pas qu'elle continue mais c'est pas non plus un monstre ou l'ennemi, elle reste l'héroïne jusqu'au bout je trouve.
Pour Holly, il faut commencer avec les Mr. Mercedes (y en a 3) ensuite c'est The Outsider, puis y a une nouvelle dans un recueil dont j'ai plus le titre mais qui n'est pas obligatoire à lire, et finalement Holly qui est sorti récemment. Faut lire dans l'ordre autrement t'es spoilée sur plein de trucs et tu loupes toute son évolution ce qui est super dommage.
Je suis d'accord sur la vision de la folie. Ça va avec l'idée que les personnes qui ont des troubles psy sont dangereuses. Mais c'est vrai qu'il y a des tropes difficiles à éviter et en même temps l'idée qu'un truc horrifique te fasse perdre les pédales au point de devenir dangereux·se ça reste intéressant au niveau fiction. Ce qui est embêtant c'est quand c'est la seule représentation qu'on a.
Cette discussion me donne envie de me lancer dans une série d'articles sur les oeuvres de Stephen King mais c'est trop niche, ça n'intéresserait que moi en gros je pense 😂
Franchement lance-toi, moi aussi j'ai beaucoup lu Stephen King et je suis plutôt d'accord avec ce que tu en dis même si maintenant je suis plutôt fatiguée par ses derniers tomes, le dernier avec Holly et le couple de vieux, ça se lit bien mais c'est un peu de la redite par rapport à ses romans précédents et il fait trop de références à des trucs qui ne concernent pas directement l'intrigue, ça avait commencé avec la tour sombre et même en ayant tout lu, pffff, on ne se souvient pas de tout et il faudrait tout relire dans le bon ordre alors qu'il y a trop de bouquins maintenant lol. Je préférais les livres d'avant son accident je pense.
Bonsoir, première lecture de la newsletter pour moi et j'ai passé un très bon moment à la lire 😊 merci !
Merci pour ce commentaire ! J'espère que d'autres articles amèneront d'autres bons moments ! 😊
Bonjour !
je suis aussi grande lecteur de steve depuis l'adolescence (au point de l’appeler par un diminutif, oui oui, lol). J'ai apprécié ton article qui synthétise bien des réflexions que j'ai eu à son sujet. NEANMOINS, sur le sujet du validisme, ce qui me questionne et dont tu n'as pas parlé, c'est : sa façon de traiter les personnages "fous". Je me creuse la tête pour trouver des personnages neuro-a qui fassent partie des "gentils", mais... j'ai l'impression que chez lui, la folie est toujours terrifiante. Qu'il s'agisse de l'infirmière dans misery, du daron dans shinning (là y'a aussi l'addiction qui joue, mais il part quand même un peu en crise psychotique, le gars), de La Poubelle dans "le fléau"... ce personnage en particulier, j'ai beaucoup d'affection pour lui... mais voilà , il est pyromane, il entends des voix, et c'est randall flagg qui va l'appeler! Mère Abigael n'est pas intéressé par son sort, pourquoi? Il n'est pas méchant, il est perturbé et traumatisé par son enfance...
voilà donc je me demandais ce que tu en penses, et si tu as des exemples de personnages neuro-a qui ne soient pas diabolisés dans ses histoires.
Bonjour !
Oui je suis d'accord, la folie c'est un peu différent chez SK (moi c'est ce petit surnom que je lui donne 😂)... Je pense que ça a à voir avec les tropes habituelles de l'horreur, la folie fait partie des outils de l'horreur donc j'imagine que c'est plus dur de s'en détacher.
Côté neuroA, y a quand même Holly Gibner qui est devenue un de ses rares personnages vraiment récurrents et qui est clairement neuroA. Bon, c'est pas un perso parfait mais elle est clairement du côté du bien et hyper courageuse.
Après la folie en soit, j'ai pas d'exemple. Je suis d'accord avec la Poubelle, pour moi il aurait pu être du côté du bien, mais je vois ça un peu comme un défaut chez Abigail. Elle ne cherche pas à atteindre les personnes qui pourraient être sauvées mais sont pas parfaites... Elle va uniquement vers les personnes qu'elle voit comme des vraies représentantes du bien, malgré leurs défauts. De la même façon, elle essaie pas de récupérer Nadine, alors que c'est aussi un personnage gris qui pourrait être sauvé. Ou même Harold. En fait du côté de Flagg y a pas mal de persos qui auraient pu être sauvés mais ne le sont pas. Ils font des choix mais ce ne sont pas des choix éclairés, on le voit bien avec Harold qui à la fin regrette. (et je déteste Harold pour plein de raisons, mais en même temps c'est un ado paumé et il aurait suffit de pas grand chose pour le faire bifurquer je pense...)
Je sais pas si SK a écrit les choses consciemment comme ça, si y a une critique du "camp du bien" en sous-texte ou si c'est juste une lecture qu'on peut avoir mais j'ai toujours vu ça un peu comme ça. (ce qui pour moi est appuyé par le côté hyper religieux d'Abigail et le fait qu'elle devienne une sorte de gourou et donc utilise son pouvoir d'une façon qui n'est pas positive en fait)
Ah bah je suis passé à côté des romans avec cette Holly Gibner! Il faudra que je lise ça (ce qui est chouette avec les auteurs très productifs c'est qu'on a toujours du nouveau à se mettre sous la dent =P un peu comme avec pratchett <3). Actuellement je lis "sleeping beauties" parce que j'étais très curieuse de voir comme King menait une histoire centrée sur une problématique de genre (qu'a-t-il compris du féminisme? va-t-il dire des dingueries? j'en suis au tiers du livre et pour le moment ça va... à suivre).
C'est vrai que la folie est un trope classique de l'horreur. C'est justement ça que je trouve problématique en fait! Oui, un proche qui perds les pédales ça fait peur, c'est vrai... mais c'est rarement parce que la personne prends un couteau et tue tout le monde. On voit souvent cette représentation abusé de la skyzophrénie notamment, comme si c'était "avoir un double diabolique fou furieux qui prends possession de notre corps", alors que... non, ça n'a rien à voir. Ca participe à une idéologie nauséabonde ou il y a "les sains d'esprits (gentils)" et "les fous (méchants)", et ou la folie est vu comme un trait moral plutôt que comme une spécificité de la personne...
Sur mère Abigael: oui c'est vrai qu'elle a une vilaine tendance manichéenne... comme tout "le fléau", en fait, haha! Pourtant c'est un ouvrage que j'adore (lu et relu, vu et revu la minisérie des années 90), mais ma partie préférée c'est vraiment le début, quand tous les personnages gèrent l'après-catastrophe à leur manière. Les moments "on recrée la civilisation" et "on lutte contre flagg" me paraissent beaucoup moins intéressants et le scénar devient plutôt prévisible, c'est dommage.
J'aime bien ton idée de penser à une critique du "camp du bien". C'est clair qu'Abigael fait bien conservatrice. J'avais oublié Nadine mais oui, le fait qu'elle soit rejetée est particulièrement cruel, sachant qu'elle n'a même pas CHOISIE de rejoindre Flagg, elle y est forcée (et il la viole. Et elle se suicide. ambiance...)
Sinon, après réflexion, j'ai pensé à Carrie. Cette histoire est très bien menée. Carrie vrille sévère, mais ce n'est clairement pas sa faute: traumate par sa daronne et les élèves de l'école. Ca se finit en scène horrible, mais si on y était, aurait-on envie de tirer une balle à carrie pour en finir? non, on a plutôt de l'empathie pour elle... ici l'horreur vient du rejet des autres, du bizutage, etc, pas d'un personnage qui serait trop fou/méchant pour la gentille société. C'est clairement ce que je préfère comme style de scénario d'horreur, parce qu'alors le fond de l'histoire fait du sens (pour moi), plutôt que de brandir un genre de supervilain comme épouvantail (qu'on pourra tuer pour avoir un happy end et un retour à la normal).
Oui je suis d'accord pour Carrie. On reste de son côté jusqu'au bout malgré l'horreur de ce qui se passe, on veut pas qu'elle continue mais c'est pas non plus un monstre ou l'ennemi, elle reste l'héroïne jusqu'au bout je trouve.
Pour Holly, il faut commencer avec les Mr. Mercedes (y en a 3) ensuite c'est The Outsider, puis y a une nouvelle dans un recueil dont j'ai plus le titre mais qui n'est pas obligatoire à lire, et finalement Holly qui est sorti récemment. Faut lire dans l'ordre autrement t'es spoilée sur plein de trucs et tu loupes toute son évolution ce qui est super dommage.
Je suis d'accord sur la vision de la folie. Ça va avec l'idée que les personnes qui ont des troubles psy sont dangereuses. Mais c'est vrai qu'il y a des tropes difficiles à éviter et en même temps l'idée qu'un truc horrifique te fasse perdre les pédales au point de devenir dangereux·se ça reste intéressant au niveau fiction. Ce qui est embêtant c'est quand c'est la seule représentation qu'on a.
Cette discussion me donne envie de me lancer dans une série d'articles sur les oeuvres de Stephen King mais c'est trop niche, ça n'intéresserait que moi en gros je pense 😂
Franchement lance-toi, moi aussi j'ai beaucoup lu Stephen King et je suis plutôt d'accord avec ce que tu en dis même si maintenant je suis plutôt fatiguée par ses derniers tomes, le dernier avec Holly et le couple de vieux, ça se lit bien mais c'est un peu de la redite par rapport à ses romans précédents et il fait trop de références à des trucs qui ne concernent pas directement l'intrigue, ça avait commencé avec la tour sombre et même en ayant tout lu, pffff, on ne se souvient pas de tout et il faudrait tout relire dans le bon ordre alors qu'il y a trop de bouquins maintenant lol. Je préférais les livres d'avant son accident je pense.