Au moment où j’écris cette newsletter, je suis en plein dans la préparation d’une nouvelle conférence que je dois donner fin septembre pour la première fois à Paris Web sur le langage et comment on peut lutter pour changer notre société (ou notre industrie plus spécifiquement) à travers notre façon de parler. Le langage est un sujet qui me passionne pour plein de raisons, la première étant que l’écriture est le moyen d’expression, artistique et politique, que j’ai choisi dès l’enfance, mais aussi parce que j’ai pu observer comment le langage évoluait et comment il est représentatif, souvent, de la volonté de changement que les gens ont.
En travaillant sur ma conférence, je n’ai pas pu m’empêcher de poser quelques idées qui n’entrent pas vraiment dans la petite heure que j’ai pour amener mon argumentaire, et qui ne sont pas tout à fait adaptées au public que je vise avec ces conférences1. Principalement, je me suis mise à réfléchir à comment le langage militant (de gauche bien sûr puisque c’est là où se situe ma militance) manque parfois de recul sur lui-même et met en place un langage, un jargon qui n’est pas pertinent, voire qui finit par dire des choses qui font du mal à la lutte2. Et comme j’avais envie de partager cette réflexion, voici un petit article où je pose tout ça.
Come Out And Play
Comme à peu près toutes les activités des êtres humains, militer c’est aussi se socialiser et c’est donc aussi créer un langage commun, un jargon, qui permet de créer une cohésion de groupe et une communication efficace. C’est tout à fait normal qu’on utilise des mots, des expressions, qui ne sont pas forcément compréhensible sans contexte pour les personnes extérieurs à nos groupes. Évidemment, quand on veut communiquer vers l’extérieur, l’idée est d’éviter de trop jargonner. Par exemple, je suis développeuse web et je ne supporte pas quand les gens de mon industrie parlent aux gens extérieurs à cette industrie avec plein de jargon technique ou d’anglicismes propres à notre industrie, brouillant ainsi la communication3. C’est la même chose avec le langage militant, et c’est pas pour rien que la première série que j’ai lancée dans cette newsletter essaie d’expliquer des termes de la justice sociale qui parfois peuvent être difficiles à appréhender pour les personnes extérieures à nos mouvement.
Un des problèmes que j’ai avec le militantisme c’est quand il se veut fun. Non pas que je considère que la lutte n’amène pas de joie, mais parce que je trouve que ça finit par devenir une façon de “vendre” les idées, à être presque du marketing, voire à s’approcher du positivisme forcé que je ne supporte pas. Je déteste les éléments de langage qui trivialisent la lutte et/ou qui essaient clairement d’attirer les personnes de l’extérieur en leur vendant une sorte de rêve marketing complètement déphasé de la réalité.
Par exemple, je ne supporte plus qu’on dise à tout va que le féminisme c’est autant pour les hommes que pour les femmes, particulièrement quand on dit que les hommes n’ont rien à perdre et tout à gagner du féminisme. C’est faux. C’est malhonnête. Et c’est ne rien comprendre aux enjeux de pouvoir et au principe de privilège et d’oppression. Bien sûr les hommes souffrent aussi de la société patriarcale, particulièrement les hommes qui ne performent pas parfaitement leur masculinité. Et bien sûr qu’au global, le groupe social des hommes irait sûrement mieux psychologiquement dans une société juste. Cependant, les hommes ont beaucoup à perdre de la fin du patriarcat. Parce qu’ils ont des tas e privilèges, qu’ils les veuillent ou non, qu’ils en profitent consciemment ou non, et que le principe du féminisme est de faire en sorte que les hommes n’aient plus tous ces privilèges. Rien qu’en terme de pouvoir d’achat, les hommes ont beaucoup à perdre dans une société égalitaire/équitable4. Mais aussi à plein d’autres niveaux parce que si on détruit le patriarcat c’est toute notre société qui change, et tout un tas de privilèges qui disparaissent5.
De la même façon, je déteste les slogans qui trivialisent les enjeux pour essayer de faire passer le message, comme le fameux “le consentement est sexy”. Y a rien de sexy dans le consentement. Demander à quelqu’un si on peut l’embrasser c’est pas sexy, c’est vital, c’est un comportement qui devrait être par défaut. Et quelque part, si vous trouvez ça sexy, super, mais c’est pas l’argument en fait. On n’a pas besoin qu’un truc soit sexy pour le mettre en place. Il y a plein de choses qui ne sont pas sexy dans les rapports amoureux/sexuels, ça fait partie de la vie, le consentement n’a pas à être sexy pour exister.
Et finalement, s’il y a un truc qui active mon broxisme6 c’est bien tous les jeux de mots et expressions faites à partir de l’appareil génital et/ou des règles. Et il y en a PLEIN. Quand on voit des photos de manifestations féministes, on croise toujours des : "Ras le clito" "hasta la vulva siempre" "avec ma batte et mon clito" "bois mes règles"… On voit d’ailleurs des déclinaisons de tout ça sur les collages féministes aussi… Et moi à chaque fois j’ai envie de hurler dans un coussin.
Non parce que, outre le fait que je ne vois pas l’intérêt de remplacer une société où le pénis est au centre de toutes les préoccupations par une société où le vagin le serait, je trouve ça en plus pas drôle du tout. Je ne comprends pas comment on passe de “il faut éduquer sur l’anatomie du corps des femmes cis qui n’a pas été assez étudiées et enseignée”, qui est une vraie préoccupation, à “on va parler de notre appareil génital autant que les mecs !”7.
Par ailleurs je trouve l’essentialisation que ça entraîne insupportable. Comment vous pouvez vous dire inclusive des personnes trans, non-binaires et intersexes si vous allez en manif contre les violences faites en femmes avec une pancarte “ras le clito” ? Je suis une femme née avec un appareil géniteur féminin et pour autant j’ai aucune envie d’être réduite à ça. Ça me rappelle ma cousine qui à une époque appelait son groupe de copine “les moules”.
Half-truism
Il faut bien admettre que créer des slogans c’est pas évident. Il faut trouver des formulations qui claquent, qui véhiculent rapidement un message et qui soient faciles à retenir tout en utilisant un langage qui donne envie aux gens de les utiliser. Je sais que par exemple que personnellement c’est un travail pour lequel je ne suis pas douée. Autant trouver des titres c’est pas trop compliqué (par exemple j’ai trouvé le titre La Première Ligne et j’en suis plutôt fière) autant des slogans ça me demande beaucoup d’efforts et je ne suis jamais tout à fait satisfaite.
Mais s’il y a une chose que je trouve insupportable dans les slogans, c’est quand la formulation claque mais que si on réfléchit deux secondes, finalement il n’y a pas de sens derrière. Déjà je n’aime pas ça en marketing, pour des produits, mais alors quand il s’agit de slogans militants ça m’énerve au plus haut point. Le but du militantisme c’est bien de partager un message, si les slogans qu’on utilise sont creux, où est l’intérêt ?
Et là je vais peut-être être en minorité, d’ailleurs n’hésitez pas à me donner votre avis en commentaire, mais il y a un slogan historique, qui a même été décliné sur plusieurs luttes, qui me fait bondir à chaque fois que je le vois utiliser. Peut-être que je passe à côté de quelque chose, mais ça fait des années que ça m’énerve et je l’ai retourné dans tous les sens et quoi que j’en fasse, il ne me convient pas. Il s’agit de “women rights are human rights” (le droit des femmes est un droit humain) qui dernièrement est surtout utilisé sous une forme différente “trans rights are human rights”.
Bon. Alors oui hein. Bien sûr. Je ne remets pas en cause ce que ça dit. Et oui, c’est un slogan qui claque. Quand on le voit/l’entend la première fois, on a envie de le répéter parce qu’il véhicule une idée primordiale.
Okay, sauf que bon, j’ai deux problèmes avec ce slogan.
Déjà le premier c’est que dans l’absolu, ce slogan est transposable à absolument n’importe quel groupe social. “Men rights are human rights” est vrai, et pourrait être un slogan des masculinistes. “White people rights are human rights” est toujours vrai. Bref, en fait, les droits de personnes sont des droits humains, on est loin d’un sens très profond.
Ensuite, je trouve ce slogan naïf, ou malhonnête. Avec ce slogan il faudrait croire que le fait que les droits humains d’une partie de la population ne sont pas respectés est un argument coup de poing pour changer les choses. Une sorte de “gotcha !” qui permet de renverser complètement les systèmes de valeurs des opposant·es et de leur faire voir enfin la réalité des choses.
Sauf qu’en fait les droits humains c’est loin d’être une notion bouclier ou une valeur de base hein. Il n’y a qu’à voir comment on traite les personnes emprisonnées, les réfugié·es, les personnes pauvres, les personnes sans abris, les personnes psychiatrisées… Bref. Des infractions aux “droits humains” (une notion qui en plus n’a rien d’universel) il y en a de prévues dans notre système constamment. C’est loin d’être un argument aussi péremptoire que les gens qui utilisent ce slogan semblent le croire. D’ailleurs l’extrême droite n’a absolument aucun problème avec l’idée qu’il y ait des personnes qui ne méritent pas ces droits.
Dans la même veine, il y a un autre slogan qui est utilisé constamment par la gauche à toutes les sauces, et souvent pour clore une discussion/un sujet, que je trouve complètement absurde, c’est “Le racisme n’est pas une opinion, c’est un délit” (qui est décliné sur à peu près tous les axes d’oppressions lui aussi).
Alors. Déjà pour le coup ce slogan est faux dès le départ. Oui le racisme est une opinion. C’est pas parce que c’est une opinion qui ne nous plaît pas que c’en est pas une. Le validisme, le sexisme, les LGBTQIA+phobies, etc, sont des opinions. Certaines de ces opinions sont régulées par la loi en France sur comment elles peuvent être exprimées. Quoi qu’il en soit, ça reste des opinions. Penser qu’une personne grosse est dégueulasse, c’est de la grossophobie (et pour le coup légalement vous avez le droit de l’exprimer) et c’est une opinion. Penser qu’une femme est forcément plus bête qu’un homme, c’est du sexisme, si vous l’exprimez publiquement vous pouvez potentiellement avoir des problèmes avec la justice (selon comment vous l’exprimez) mais c’est aussi une opinion.
Et outre le côté sémantique, moi je trouve très problématique de partir du principe que les opinions oppressives, les opinions de l’extrême droite, ne sont pas des opinions. Du coup, ce serait quoi ? Et comment on les combat si ce ne sont pas des opinions ? Comment on fait en sorte de les déconstruire, à l’échelle de la société, de l’individu ?
Bon d’accord, ce que le slogan veut dire, en gros c’est “le fait que ce soit illégal d’exprimer cette opinion, selon un certain cadre, fait que cette opinion n’est pas entendable”. Sauf qu’en fait, il y a un autre problème pour moi dans cette idée. Depuis quand on s’appuie sur la loi pour décider de ce qui est éthique ou pas ?
La loi n’a jamais été qu’une représentation de la société, dans tous ses défauts. Parfois, elle est plutôt progressiste, parfois elle est conservatrice, mais dans son ensemble elle représente la société actuelle. Il y a eu une époque où l’esclavage était légal, est-ce que ça en faisait quelque chose d’éthique ? La grossophobie n’est pas illégale, est-ce que ça en fait une opinion tolérable ? Il y a des pays qui ne protègent pas les personnes contre les propos homophobes, ça veut dire que dans ces pays ces propos sont des opinions éthiques ? Et dans certains pays il y a des lois contre le fait de critiquer la religion par exemple, ça veut dire que là-bas une opinion négative sur la religion est quelque chose qui n’est pas éthique ?
La loi qui reconnaît les propos racistes (par exemple) comme des propos à proscrire c’est super. Ça permet en théorie de protéger un peu les personnes racisées8. Mais c’est pas une loi qui changera quoi que ce soit à l’opinion que les gens se font, aux biais oppressifs que la population et la société ont. Et si argumenter contre une personne qui dit un truc oppressif est en général complètement inefficace, dire à cette personne que son opinion n’en est pas une mais un délit (ce qui en plus en général n’est pas vrai légalement), ça n’a aucun sens et ça place le débat sur la question de la loi et pas de l’éthique.
Et si vous voulez soutenir mon travail, vous pouvez me donner un pourboire !
Stuff Is Messed Up
Le langage militant de gauche a tendance parfois à fusionner avec un langage lié au champ de la psychologie. Il faut dire que les wokistes que nous sommes essayons de travailler sur nos santés mentales et sur nos émotions et d’éviter la violence psychologique due aux systèmes d’oppression. Et c’est très bien… Sauf que ça amène quelques dérives qui m’énervent.9
Ayant un parcours psy semé de psychiatrisation, de diverses thérapies, et ayant été formée à la psychologie dans un premier temps et m’étant ensuite formée moi-même dans une démarche plus militante, je suis alignée avec ce que les milieux militants de gauche ont tendance à mettre en avant : on devrait faire plus attentions aux émotions les un·es des autres et essayer de créer des espaces aussi safe10 que possible pour prendre soin de nous.
Cependant, j’ai aussi vu assez de gens retourner les langages psy pour être hyper méfiante de certains slogans et expressions toutes faites qui sont sensées créer une pratique safe et qui, souvent, entraînent plutôt des dérives. En tête, pour moi, est tout ce qui s’approche de “tes émotions sont légitimes”.
Je l’ai vu utilisé pas mal ces derniers mois, souvent dans des discussions militantes un peu houleuses, ou des débats et… Bon, je vais mettre les pieds dans le plat, mais non, en fait. Tout comme des opinions peuvent être mauvaises, des émotions peuvent ne pas être légitimes. Faire de “tes émotions sont légitimes” une sorte de praxis, une position par défaut, c’est faire une grave erreur.
Et je comprends d’où cette erreur vient. Beaucoup des personnes militant à gauche viennent de groupes minorisés et donc ont évolué dans un monde qui ne reconnaît pas la légitimité de leurs émotions vis-à-vis de leur vécu en tant que personnes subissant des oppressions. Et oui, dans ce cadre précis, nos émotions sont légitimes. Quand je dis que parfois j’ai une peur irrationnelle des hommes parce qu’en tant que femme j’ai subi leurs violences, c’est légitime. Mais ça ne veut pas dire pour autant que ça légitime absolument tout comportement ou discours de ma part. Je ne contrôle pas l’émotion qui me vient, je contrôle cependant comment je réagi face à cette émotion.
Pour illustrer : j’ai déjà parlé de comment je déteste quand les hommes viennent me parler dans la rue. C’est une émotion totalement légitime, après tout outre le fait que ce sont souvent des interactions très désagréables, ce sont aussi des interactions qui ont assez souvent dégénéré en agressions (physiques, sexuelles), pour que ma peur ne soit même pas qualifiée d’irrationnelle. Pour autant, si je me mettais à foutre des pains à tous les mecs qui me disaient bonjour dans la rue, ça ne serait pas légitime. Même si je me contentais de les insulter d’ailleurs.
Donc bon, déjà il y a une grosse limite à “tes émotions sont légitimes” parce que même quand elles le sont, ça ne veut pas dire que pour autant les actes ou discours qu’elles pourraient entraîner sont forcément légitimes.
Ensuite, l’absolu de cette phrase me pose problème. Comme je l’ai déjà dit, il y a des émotions qui ne sont pas légitimes. Et ça ne veut pas dire qu’on ne les ressent pas, mais pour autant elles ne sont pas légitimes. Il y a quelques années j’avais une collègue blanche qui me disait avoir peur des personnes noires, particulièrement les hommes mais potentiellement les femmes aussi selon le contexte. Elle ressentait réellement de la peur, et d’ailleurs ça l’embêtait parce qu’elle était consciente du fait que c’était pas rationnel (sans pour autant admettre que c’était raciste, et tout en justifiant à moitié avec l’idée qu’elle avait déjà eu “des problèmes” avec “ces personnes”, bref du racisme ordinaire bien classique).
Est-ce que son émotion était légitime ?
Bien-sûr que non.
Et vous allez me dire “non mais le slogan n’est pas adressé à ces personnes”. Alors oui, les gauchistes que nous sommes repèrent bien du racisme dans la citation que j’ai citée. En attendant j’ai déjà vu le slogan être utilisé pour discuter avec quelqu’un qui avait clairement un biais oppressif. Du genre “Ton émotion est légitime, mais il faut que tu réalises que c’est un biais et que tu le déconstruise”. Typiquement, je l’ai vu dans des situations où quelqu’un exprimait son dégoût à la vue d’un corps gros, ou d’un corps handicapé. Ou quelqu’un qui disait avoir peur de certaines personnes handicapées. Ou une fois je me souviens c’était une femme qui disait avoir plus peur des hommes qu’elle trouvait moches. Bref, rien de tout ça n’est légitime, bien que ce soient des émotions. Alors on pourrait arrêter de faire de ce slogan une sorte de pratique par défaut, une baseline. Non, toutes les émotions ne sont pas légitimes.
On finit par mélanger plein de notions différentes à force de vouloir à tout prix chercher la bonne formulation qui claquera le bec à l’adversaire ou qui convaincra la·e potentiel·le allié·e. Donc on finit par dire dans la même foulée que le racisme n’est pas une opinion mais que toute émotion est légitime. On se contredit et on joue sur des notions qui n’ont aucun sens.
Je m’en fous que quelqu’un soit dégouté par mon corps de femme grosse tant qu’iel ne l’exprime pas et que ça n’impacte pas ma vie. Je suis pas là pour justifier mon existence en tant qu’être humain en disant “fat people rights are human rights”. Je suis pas là non plus pour rendre l’éthique et la militance fun à tout prix et la vendre aux oppresseur·euses comme une méthode de self help (“les hommes vous serez plus heureux avec le féminisme”) ou comme truc sexy.
Mais plus encore je refuse de jouer selon les règles de l’extrême droite. Non je ne vais pas essentialiser mon genre en parlant constamment de mon clito ou de ma vulve, parce que ça n’est pas ma vision du genre. Je ne peux pas à la fois dire que le genre n’a rien à voir avec l’appareil génital et ensuite dire “ras le clito” quand je manifeste contre les violences faites aux femmes.
Globalement, j’essaie que mes paroles soient alignées avec mon éthique, et avec les slogans populaires du militantisme, c’est pas toujours évident.
Un public majoritairement issu de l’industrie de la tech, qui n’est en général pas militant, voire pas politisé.
l’idée qu’on “dé-sert la cause” est souvent lancée à tort et à travers, et c’est un concept que je prends toujours avec des pincettes. Pour autant, je pense qu’il y a des choses qu’on fait en tant que personnes militantes de gauche qui peuvent être contre-productives.
bon dans la tech c’est souvent dans une volonté de se faire mousser et/ou de donner l’impression aux gens extérieurs que ce qu’on fait est complètement hors de portée donc ça m’énerve d’autant plus
Pas envie de rentrer dans le débat sur ces deux termes aujourd’hui alors je mets les deux et vous en faites ce que vous voulez…
Même chose si on détruit le racisme, d’un coup les personnes blanches perdraient beaucoup d’avantages qu’on refuse en général d’admettre qu’on a. Et bien sûr pareil avec tous les axes d’oppression. On ne réduit pas les inégalités en laissant les privilégié·es dans leurs privilèges.
J’ai un TAG, bien sûr que je grince des dents !
Et alors idem toutes les représentations de vulve, vagin, clito… Sur les pancartes, sur du merchandising, en bijoux… en tatouages ??
Enfin bon, en plus de tout le reste, j’ai du mal à prendre au sérieux ces lois… Vous avez vu la merde qu’on voit/entend partout ? Elle est où la loi ?
Oui cet article parle beaucoup de mes ressentis et est sûrement hyper biaisé, mais j’ai jamais dit que mes articles seraient toujours des travaux parfaitement objectifs, de toute façon je ne crois pas en l’objectivité.
J’ai déjà écrit un article sur la limite, selon moi, des safe spaces, je pense qu’il complète pas mal cet article.
Wow merci une fois de plus pour tes mots si justes ! Je suis tellement en accord avec ce que tu dis. Je me souviens il y a quelques années on voyait partout des jeunes (ou moins) femmes avec des t-shirts brandé "Féministe", et ça me rendait dingue... Sur un autre aspect, dans la ville où je suis les manifs féministes sont systématiquement accompagnées de petites chansons, et d'activités ludiques/fun. Epuisant à organiser en plus de n'avoir que très peu d'impact et de nous forcer à "adoucir" certains messages pour avoir l'impression de mieux faire passer certains concepts. Je ne dis pas qu'il faut directement tout casser et ne communiquer qu'avec la colère, mais je trouve qu'il y a parfois une volonté poussée de ne surtout pas se montrer en colère en tant que militante féministe (une des raisons qui fait que j'ai quitté le groupe militant dans lequel j'étais, d'ailleurs...). Et finalement, comme tu le dis si bien, c'est jouer le jeu de la droite (plus ou moins extrême...) que de s'adoucir pour espérer être entendu.es.
Hâte de te lire encore, à bientôt !
Coucou Daisy ! Merci pour cet article super intéressant ! Sujet touchy chez les militants de gauche, et pourtant tellement important à mon sens… ne parlons pas des produits dérivés ACAB en tout genre pour jeune bobos de gauche qui se sentent appartenir à un groupe radical en scandant Acab à tout va… sans en conscientiser le sens grave du sujet.
Bravo pour to. Travail c’est toujours un plaisir de te lire .