Une fois par mois, le deuxième jeudi du mois, la série “les Jargonautes” explore un concept de justice sociale en donnant du contexte, des ressources, et une analyse.
Depuis le début du mois j’ai utilisé régulièrement le mot queer dans mes articles et je me suis dit que ce serait pas mal de l’expliquer. Comme vous allez le voir, c’est un mot qui n’est pas perçu pareil par toutes les personnes de la communauté LGBTQIA+ et qui a même des connotations qui semblent diamétralement opposées selon comment les personnes vivent leur appartenance à la communauté. C’est pourtant un mot qui a une forte histoire et qui a traversé les époques et évolué avec. C’est un mot que, personnellement, j’affectionne particulièrement, sûrement celui qui me définit le mieux, ce qui ne vous surprendra sûrement pas quand je l’aurais un peu mieux expliqué.
Définition
Si on va dans le Larousse en ligne, on trouve une définition qui m’a agréablement surprise :
Queer : 1. Se dit d'une personne dont l'orientation ou l'identité sexuelle ne correspond pas au modèle social hétéronormé.
2. Qui affirme son refus des catégories liées au sexe.
Globalement cette définition est pas mal. Il manque l’aspect culturel/politique/militant du mot, mais si on réduit queer à son principe le plus basique, oui c’est tout à fait ça. Être queer avant tout c’est avoir une orientation sexuelle ou une identité/expression de genre (plutôt que sexuelle, ça reste le Larousse hein, on va pas trop en attendre) qui sortent des normes hétéro-cis.
J’ajouterais quand même l’introduction de la page Wikipédia du mot qui amène quelques notions qui, pour moi, sont importantes à avoir en tête quand on parle du mot queer :
Queer est un mot emprunté de l'anglais ; signifiant à l'origine « étrange », « peu commun » ou « bizarre », il est utilisé de manière péjorative, neutre ou méliorative pour désigner tout ou partie des minorités sexuelles et de genres, c'est-à-dire les personnes ayant une orientation sexuelle ou une identité de genre différentes de l'hétérosexualité ou de la cisidentité.
Savoir ce que voulait dire queer à la base est important. Par exemple quand vous lisez des livres anglophones du XIXè siècle, vous allez tomber sur le mot et vous risquez d’avoir une vision un peu décalée de cette époque si vous le comprenez comme on l’utilise aujourd’hui… Par exemple :
“Girls are so queer you never know what they mean. They say no when they mean yes, and drive a man out of his wits just for the fun of it.
--Laurie”
― Louisa May Alcott, Little Women
Donc dans Les Quatre Filles du Docteur March, Laurie (rappelons que c’est le personnage masculin) ne dit pas que les filles sont “déviantes par rapport à la cishétéronormativité” mais bien qu’elles sont bizarres. Bon il dit aussi qu’elles sont bizarres parce qu’on ne sait jamais ce qu’elle pensent, qu’elles disent non quand elles disent oui et rendent les hommes fous juste pour le fun… Si vous n’avez pas lu ce livre depuis longtemps et oublié que Laurie était un des personnages romantiques toxiques classiques, désolée pour ce rappel. (Jo a tellement gagné au change !)
C’est aussi important d’avoir conscience du fait que c’est un mot qui peut être utilisé et de façon positive et de façon négative, source de nombreux débats chez les LGBTQIA+, mais on y reviendra.
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